S'y trouvent en effet réunies des valeurs, des droits, des obligations qui, malgré leur inscription dans nos esprits jusqu'à en faire un tout, une évidence, ne cessent de se repousser l'une l'autre, l'un l'autre, de changer le plan de la lecture qu'elles ou ils suscitent, jusqu'à interdire toute transition automatique de la Révolution à la République, tout aperçu statique d'un vivre-ensemble idéalisé, tout enchaînement programmatique d'une méthode pour changer la société.
Les questions qui se posent aujourd'hui à qui s'interroge sur la possibilité d'un monde meilleur, d'un monde partagé, pour qui ne renonce pas d'emblée face à la difficulté formelle et pratique de l'humanisme, peuvent se formuler en grande partie au travers d'une lecture critique de la devise de la République française, ne serait-ce que parce qu'elle semble profondément inscrite dans tout imaginaire républicain. Le républicanisme a cherché à se (re)définir depuis 1789 et le discours libéral s'est construit pour partie en opposition, pour partie à partir, du discours républicain.
La tension entre l'idée républicaine d'une part, les aspirations individuelles à l'autonomie d'autre part, telles qu'elles apparaissent dans la Révolution française et la naissance de la République française, est, au fond, une énigme.
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» 1 L'anomie généralisée, que semble impliquer le déploiement du libéralisme économique et des valeurs individualistes afférentes, a suscité au XXIème siècle un retour d'autant plus massif du discours républicain. « Cette nation française si hautaine, si ambitieuse, qui élève ses prétentions si haut, qui proclame sa souveraineté avec tant d'éclat, qui prétend non seulement se régénérer, se gouverner elle-même, mais gouverner et régénérer le monde, descend incontestablement de ces communes qui se révoltaient au douzième siècle.